31 juillet 2011

Miles Davis

Miles Davis commence à jouer de la trompette à l'âge de 12 ans, il est à la pointe de beaucoup d'évolutions dans le jazz et s'est particulièrement distingué par sa capacité à découvrir et à s'entourer de nouveaux talents. Son jeu se caractérise par une grande sensibilité musicale et par la fragilité qu'il arrive à donner au son. Il marque l'histoire du jazz et de la musique du XXe siècle. Beaucoup de grands noms du jazz des années 1940 à 1980 travaillent avec lui.

Les différentes formations de Miles Davis sont comme des laboratoires au sein desquels se sont révélés les talents de nouvelles générations et les nouveaux horizons de la musique moderne ; notamment Sonny Rollins, Julian « Cannonball » Adderley, Bill Evans et John Coltrane durant les années 1950. De 1960 aux années 1980 ses sidemen se nomment Herbie Hancock, Wayne Shorter, Chick Corea, John McLaughlin, Keith Jarrett, Tony Williams, Joe Zawinul, Dave Liebman et Kenny Garrett; c'est avec eux qu'il s'oriente vers la « fusion » du rock et du jazz, dont il reste l'un des pionniers. La découverte de la musique de Jimi Hendrix est déterminante dans cette évolution mais surtout le choc du festival de Newport en 1969, où l'on assiste exclusivement à des concerts de jazz à l'origine, mais qui programme du rock cette année-là. Nombre de musiciens qui passent par ses formations de 1963 à 1969 forment ensuite les groupes emblématiques du jazz-rock fusion, notamment Weather Report, animé par Wayne Shorter et Joe Zawinul, Mahavishnu Orchestra de John McLaughlin, Return to Forever de Chick Corea, ainsi que les différents groupes de Herbie Hancock.

Miles Davis est un des rares jazzmen et l'un des premiers musiciens noirs à s'être fait connaître et accepter par l'Amérique moyenne, remportant même le trophée de l'homme le mieux habillé de l'année du mensuel GQ pendant les années 1960. Comme Louis Armstrong, Miles Davis est ce phénomène curieux, une superstar du jazz. À la différence de son glorieux aîné qui avait recherché l'intégration à la culture grand public dominée par la population blanche, le parcours musical de Miles Davis s'accompagne d'une prise de position politique en faveur de la cause noire et de sa lutte contre le racisme, menée avec la colère permanente d'un homme au caractère réputé ombrageux. En 1985, il participe à l'album Sun City contre l'Apartheid à l'initiative de Steven van Zandt.

En France, c'est l'enregistrement de la musique du film Ascenseur pour l'échafaud (1957) de Louis Malle qui le rend célèbre. Son dernier album, Doo-bop, paru en 1992 après sa mort, laisse éclater des influences rap.

Citations et anecdotes
  • « Pourquoi jouer tant de notes alors qu'il suffit de jouer les plus belles ? »
  • « La véritable musique est le silence, les notes ne font qu'encadrer ce silence. »
  • « Quand on sort du conservatoire, rien n'a commencé encore. Il n'y a pas de raccourci, je ne suis pas un accident. »
  • Un soir, il s'est fait tabasser par un policier qui ne voulait pas voir traîner de Noirs devant la salle de concert ; il était programmé en tête d'affiche ce soir-là et le policier ne l'a pas cru.
  • Pannonica de Koenigswarter demanda à trois cents musiciens de jazz quels étaient leurs trois vœux. Miles Davis n'en formule qu'un, glaçant, et qui disait tout de la condition des noirs : « Être blanc ».
  • À John Coltrane qui lui confiait avant un concert avoir du mal à conclure ses chorus, Miles répondait sèchement: « Essaie donc de retirer le saxo de ta bouche ».
  • Un photographe français est invité à prendre une série de clichés de Miles Davis à New York. Conscient du privilège qui lui est accordé, il saute dans le premier avion. Arrivé quelques heures plus tard, il attend pendant trois heures dans le hall de l'hôtel puis est finalement invité à monter rejoindre le jazzman pour la séance. Miles lui dit : « Tu as 36 clichés et pas un de plus ». La séance commence puis à la 4e ou 5e photo, il demande à Miles de se mettre de profil avec sa trompette à l'horizontale. Miles Davis lui répond : « Sors d'ici, je ne joue pas la trompette à l'horizontale, je ne joue pas sur les champs de courses. ». Le photographe repartait pour Paris dans l'heure. (Une version totalement différente est racontée dans "jazz news" N°4 - aout sept 2011 par le photographe en question.)
  • Miles Davis avait l'habitude de jouer les yeux fermés et en tournant le dos au public. C'était selon lui pour mieux se concentrer en faisant abstraction de son environnement mais de nombreux spectateurs lui faisaient le reproche de ce qu'ils considéraient comme de l'impolitesse. Il répondait qu'un chef d'orchestre ne tourne jamais le dos à ses musiciens.
Honneurs
  • National Endowment for the Arts - NEA Jazz Master : nomination et récompensé en qualité de Jazz Master en 1984 (N.B. : la plus prestigieuse récompense de la nation américaine en matière de jazz).
  • En 1994, le Festival international de Jazz de Montréal, lors de sa 15e édition, crée le prix Miles Davis pour honorer annuellement un musicien de renommée internationale ayant marqué l'évolution du jazz.
  • Le Montreux Jazz Festival a créé le Miles Davis Hall en son Honneur.
  • En 2003, trois albums de Miles Davis seront classés par le magazine Rolling Stone parmi les 500 plus grands albums de tous les temps : Kind of Blue (12e), Bitches Brew (94e) et Sketches of Spain (356e).
  • Une allée du jardin des arènes de Nice-Cimiez a été baptisée Allée Miles Davis (il y a joué de nombreuses fois).
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Source : Article Miles Davis de Wikipédia en français (auteurs).

Miles Davis et John Coltrane - So what



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